Dysplasie des hanches
Et comment la dépister et prévenir ?
La dysplasie des hanches est une malformation des hanches, fréquente, surtout les grandes races mais peut aussi toucher le berger australien.
Il y a une part importante d'hérédité, avec probablement de nombreux gènes impliqués. Mais d'autres facteurs peuvent la favoriser (surpoids, exercices trop violents pendant la croissance, mauvaise alimentation, croissance trop rapide...)
Qu'est-ce que la dysplasie ?
La hanche se compose de 2 os qui s'emboitent l'un dans l'autre : la tête du fémur, ronde, qui se loge dans l'acetabulum du bassin qui forme un cupule. Les deux sont reliés entre eux par un élément important : un ligament.
Point important à savoir : même bien faite, une hanche n'est pas une articulation très stable. Les muscles fessiers qui la recouvrent ont un rôle capital dans la stabilité de cette articulation !
- Mauvaise congruence de la tête du fémur et de l'acetabulum : ils sont malformés et s'emboitent mal.
- Laxité du ligament : si ce ligament est trop lache, la tête du fémur a du mal à rester logée dans l'acetabulum.
Les os mal emboîtés et/ou mal retenus par un ligament trop laxe, frottent, ont du mal à coulisser, voire se sub-luxent ou se luxent. Cela fait mal voire très mal. Et cela crée de l'arthrose, inévitablement. Et dans les cas sévères, cela évolue très vite (même avant l'âge d'un an !).
La dysplasie des hanches est source de bien trop nombreuses boiteries...
Il est important de bien comprendre l'importance des muscles qui entourent les hanches ! Ces muscles jouent un rôle capital, au même titre que le ligament ! Même sur une hanche saine, l'articulation elle-même (os + ligament) n'est pas très stable, les muscles fessiers jouent dans tous les cas un rôle de maintien capital. Et ce d'autant plus sur un chien dysplasique. Un chien dysplasique avec une bonne musculature peu avoir peu de symptômes... C'est ce qui fait que certains chiens atteints par des formes pas trop sévères sont peu génés par la dysplasie.
Si vous vous demandez ce qu'implique au quotiodien un chien dysplasique, venez voir ltémoignage d'Isa et Uba, golden très dysplasique !
Dépistage : radios sous anesthésie !
Les radios
Avant toute mise à la reproduction d'un chien de grande ou moyenne race, on doit absolument s'assurer qu'il n'y ait pas de signe de dysplasie. Se contenter de constater que son chien ne boîte pas ne suffit absolument pas !! Sinon ça ferait bien longtemps que la dysplasie aurait disparue...
Il faut donc faire des radios des hanches, sous anesthésie générale, et après 15 mois (ou mieux 18 ou 24 mois) et les faire lire par un lecteur officiel.
Les radios doivent se faire de façon très précise, donc une position particulière, chien endormi, sur le dos, fémurs bien parrallèles et hanches en hyper-extension avec les fémurs bien parallèles et bien positionnés. L'idée est de mettre en évidence la laxité et/ou la sub-laxation (si elle sont présentes) et de bien visualiser la tête du fémur et l'acetabulum pour vérifier la congruence.
Cette position n'est absolument pas naturelle pour un chien, c'est une des raisons pour lesquelles ont doit faire ses radios sous anesthésie. Mais pas seulement ! On verra plus tard pourquoi.
Cette position dite "classique" a toutefois des limites, on en parlera plus bas...
- la congruence de la tête du fémur et de l'acetabulum
- la présence ou absence d'arthrose
- on calcule l'angle de Norbert-Olsson, entre le centre la tête du fémur et le "haut" de l'acteabulum. Il permet de trouver le niveau de "logement" de la tête du fémur dans l'acetabulum.
A noter que pour déterminer tout ceci, pour la lecture officielle des reproducteurs, ce sont des vétérinaires spécialistes qui le font (les lecteurs officiels) ! C'est une lecture de radios très spécifique. Un vétérinaire généraliste n'est pas habilité pour déterminer le score de dysplasie avec autant de précisions, dans le cadre d'un dépistage officiel en tout cas. Même si certains ont tout de même l'habitude, et bien sûr peuvent interpréter les radios de façon plus classique (savoir si le chien risque d'être handicapé).
Le vétérinaire profitera de l'anesthésie pour manipuler les hanches et vérifier qu'il n'y ait pas de signe d'Ortolani. C'est un signe caractéristique en cas de sub-luxation. Si ce signe est là, c'est très embêtant, c'est signe d'une laxité importante : la hanche se luxe a la simple manipulation... je vous laisse imaginer...
Pourquoi avoir besoin de l'anesthésie pour les radios ?
Une radio faire sans anesthésie ça ne vaut rien en guise de diagnostic ! revient à regarder son chien marcher et constaster qu'il ne boîte pas...
Premièrement, ça permet de mettre le chien dans la bonne position qui doit être très précise (sinon le résultat est faussé).
Mais surtout ça permet le relâchement musculaire total, indispensable !
Comme on l'a vu, les muscles qui entourent la hanche ont un rôle stabilisateur très important. Donc si on fait la radio sans anesthésie, on ne testera pas la hanche elle-même mais la hanche stabilisée par ses muscles... Et ça peut changer du tout au tout ! Cela peut cacher une laxité... (et donc passer à côté d'une dysplasie...)
A noter que même pour un chien super cool qui se laisse faire, c'est pareil ! Tout animal non anesthésié a du tonus musculaire, il n'y a que l'anesthésie qui permet un vrai relâchement musculaire profond.
Voici quelques schémas, volontairement exagérés, pour bien comprendre l'intérêt de l'anesthésie (et donc du relâchement musculaire) pour bien dépister la dusplasie des hanches :
Résultats des radios et sélection
Pour l'élevage, une fois que les résultats des radios sont obtenus, il faut bien sûr en tenir compte pour les choix de sélection !
Si tout le mmonde est à peu près d'accord pour retirer de la reproduction les chiens D ou E, il y a beaucoup plus de flottements pour les chiens C et les collatéraux des cheins atteints...
Personnellement, nous refusons d'utiliser les chiens C pour la reproduction, même marié à un chien A. C'est le meilleur moyen de faire persister à petit feu et de façon invisible de la dysplasie dans les lignées... Et ensuite au gré des mariages cela peut ressortir ça et là...
Les limites des radios classiques et interêt de la PennHip
Ces radios en position dites "classique" (chien sur le dos, hanches en hyperextension avec une légère rotation vers l'intérieur) ont des limites qui ne sont pas du tout négligeables...
Notamment, il y a possibilité d'avoir des faux positifs, c'est-à-dire des chiens pour lesquels la laxité de se sera pas exprimée... Et donc un bon résultat au lieu d'un mauvais. Et surtout potentiellement un chien dysplasique qui va reproduire allégrement...
En effet, en position "classique", il arrive que la subluxation potentielle ne se montre pas. Et c'est là tout le problème !
C'est pour ça que d'une radio à l'autre on peut avoir des résultats très variés... C'est pour ça que des éleveurs peu scrupuleux n'hésitent pas à faire plusieurs radios chez plusieurs vétos afin d'envoyer à lecture celle qui ressort nickel...
Heureusement il existe une méthode de dépistage bien plus fiable : les radios en méthode PennHip. C'est une méthode qui ne permet pas d'avoir de faux positifs, du fait de sa technique des 3 radios spécifiques, dont une en compression et une en distraction. Elle permet de tester et même de chiffrer le degré de laxité des hanches.
Et elle est très fiable et bonus : dès l'âge de 4 mois !
C'est donc une méthode super intéressante pour dépister de façon fiable et précoce, les reproducteurs mais aussi les chiens de compagnie ou de sport, à risque !
Malheureusement elle n'ai pas encore très répandue ne France...
En ce qui nous concerne, ayant un vétérinaire agréé à "seulement" 200km de chez nous, quasi tous nos reproducteurs ont été testés par PennHip, pour plus d'informations.
Pour plus d'infos sur cette technique, voir le site officiel pennhip.
Prévention et traitement
Pour mettre un maximum de chances de son côté, avant d'acheter votre chiot, il est important de bien s'assurer que l'éleveur a fait sérieusement les radios dans les bonnes conditions : anesthésie, minimum 15 mois voire plus tard, qu'il n'a pas fait 36 radios avant d'envoyer la seule qui ressort nickel, qu'il y ait eu lecture par un lecteur officiel et non le véto de quartier qui a regardé 5 secondes les radios...
Idéalement il faut bien étudier les résultats de toute la lignée, mais ce n'est pas toujours facile d'avoir toutes les infos.
Mais malgré toutes les précautions, malheureusement il peut arriver que des cas de dysplasie ressortent malgré tout.
C'est en partie à cause du problème évoqué plus haut (la position classique qui n'est pas hyper fiable). Mais en plus, la part importante de l'environnement au sens large, qui peut empêcher une dysplasie de s'exprimer...
Et puis malheureusement des lignées 100% saines ça n'existe pas...
Voici donc comment faire au mieux pour aider votre compagnon à vivre bien malgré une dysplasie des hanches !
- Dans tous les cas il est capital de limiter absolument le surpoids, les exercices trop violents pendant la croissance, favoriser une croissance lente, donner une alimentation de bonne qualité.. et surtout garder votre animal musclé ! Et ceci que ce soit en prévention pour n'importe quel chien, en prévention, mais surtout si un risque est présent ou si la dysplasie est avérée.
A noter qu'une bonne croissance bien préservée comme ceci peut éviter à une dysplasie légère de s'exprimer. Ce n'est donc pas anecdotique ! - Si vous avez des doutes, vous pouvez commencer par faire des radios PennHip, dès l'âge de 4 mois qui permettent de prédire si la gène va être importante ou pas. Ensuite ça vous permettra de pouvoir opérer votre loulou suffisamment tôt, si besoin. Il existe maintenant plusieurs chirurgies préventives possibles pour "corriger" la dysplasie (plutôt réservées aux cas graves tout de même).
Les chiens dysplasiques doivent absolument continuer l'exercice physique, c'est vital ! Comme on l'a vu les muscles stabilisent la hanche, presque autant que les ligaments ! Par contre il faut éviter les efforts violents type sauts, traction, chien sur les pattes arrières, et favoriser le trot ou mieux la nage.
A noter que plus les chiens sont costauds en gabarit, plus la gène sera importante. En ce qui concerne les autraliens, qui sont de gabarits moyens et souvent musclés et actifs, ils sont quand même bien moins handicapés que des races comme labradors ou golden ! Heureusement !